Le tir à l'oiseau ou papegai (écrit aussi papagai, papagay ou papegault en Bretagne...) est un oiseau de carton ou de bois peint (souvent un coq), que l'on place comme cible au bout d'une perche pour servir de cible aux tireurs à l'arc ou à l'arbalète... Ce tir se fait à la st Sébastien (patron des archers) le 12 mai.
Le nom de Papegai proviendrait du flamand papegen ou de l'espagnol papagayo qui signifie perroquet (papegai est aussi le nom héraldique du perroquet) ; n'oublions pas que les Flandres furent occupées par l'Espagnol aux XVI et XVII siècles. Il se dit également babaghâen arabe et papegaien vieux provençal.
Un dérivatif du tir à l'oiseau est le tir du Roy. Les archers tirent sur un oiseau factice en bois mesurant environ 2,5 cm sur 5 cm à une distance de 50 mètres. Celui qui touche l'oiseau est roi de sa compagnie pour un an. Selon la tradition, le roi doit construire lui-même l'oiseau pour le concours de l'année suivante. En plusieurs lieux, si un roi abat l'oiseau 3 ans de suite, il est nommé empereur à vie dans sa compagnie. Pour les jeunes archers, le tir se fait à partir d'une distance de 30 mètres ; celui qui arrive à « tirer » l'oiseau est appelé roitelet.
Ce jeu était favorisé les rois de France car en développant l'émulation entre archers et arbalétriers (puis arquebusiers...) il permettait de maintenir partout la présence d'hommes habiles pouvant être utiles en cas de guerre. Chaque année, le Roi du Papegai bénéficiait de l'honneur et de la renommée mais aussi de privilèges fiscaux et notamment de la possibilité de vendre l'équivalent de plusieurs milliers de litres de vin hors taxes.
En Lorraine, on trouve traces de la fête du Papegai à Commercy en 1525. La fête était réservée aux arbalétriers. Par décrets du duc Léopold de Lorraine, celui qui abattait le papegai était exempté de la subvention (financement des dépenses militaires) pendant un an. En 1630, celui qui touchait l'oiseau recevait une prime de 20 ou 30 Francs.
Au siècle dernier, des fêtes analogues au papegai se déroulaient à Sampigny, Pont-sur-Meuse, Vadonville, Commercy et sûrement dans d'autres villages voisins.
La tradition du tir au Papegai a tendance à se perdre mais semble résister encore dans les fêtes de certains villages... comme à Mécrin (proche de Commercy) où la tradition est encore vive.
Le Tir du roi ou l'Abat-l'oiseau (12 mai)
Ce tir traditionnel est le plus important moment de la vie d'une compagnie. Le " roi " de l'année précédente remet son titre en jeu, le premier qui abattra l'oiseau sera le nouveau « roi » (si c'est le même, pour la troisième année consécutive, il deviendra " empereur"). Le jour dit, quand tout le monde est prêt (arcs montés et réglages faits), on ouvre le tir du roi. On va accrocher la statuette de plâtre ou de bois de la forme d'un petit oiseau de 26 par 52 mm. Le pas de tir est situé à 50m (30m pour les débutants)
Le tir commence... Comme pour la Saint Sébastien, les archers doivent tirer dans un certain ordre et saluer de la même façon: le roi tire en premier, puis le " bureau " (le président du club, le trésorier, le secrétaire), le capitaine, les chevaliers, les archers " baptisés ", puis les autres par ordre d'ancienneté. On tire une seule flèche à chaque fois.
Lorsque l’oiseau est abattu, les chevaliers viennent constater et ramènent l’oiseau avec la flèche du vainqueur
Tout le monde se retrouve pour l'apéritif et la remise des trophées (appelés " Joyau du roi ") au roi et au roitelet, des statuettes de bronze sur socle de marbre, représentant des pigeons. L'année prochaine, le roitelet tirera avec les " grands " à 50 m.